2018 | NANTES | Production : KATAPULT
Avec l’artiste Benoît Travers
Katapult soutient le projet Ébrèchement de l’artiste Benoît Travers, série d’œuvres et de performances. À travers son mécénat, l’acquisition de plusieurs œuvres de l’artiste et une bourse d’aide à la mobilité pour une résidence d’un mois à Hambourg, le fonds s’investit dans le développement de ce projet artistique de qualité inspiré par la philosophie de Ludwig Wittgenstein.
Benoît Travers sur le site réseaux d’artistes en Pays de la Loire
L’ébrèchement est le geste fondateur d’actions sculpturales et sonores de transformations aux contours vibrants, que je mets en œuvre sous forme de performances en immersion. C’est un dispositif performatif et sculptural de transformation, celui de marteler/frapper avec comme seuls outils des marteaux/haches sur différents objets utilisés dans le quotidien professionnel par l’ouvrier de chantier : ici, après l’échafaudage (2018), des objets industriels devenant un set de percussion pour une performance live et une cabane de chantier habitat. »
Benoît Travers
Avec obstination, Benoît Travers martèle. Il martèle la matière, mettant son corps à l’épreuve des pièces de métal qu’inlassablement il attaque, coup après coup après coup, y laissant les traces irrégulières et répétitives – mille fois, dix-mille fois renouvelées – de son obstination à lui imprimer des stigmates. Mais le métal a la peau dure ; il ne se laisse pas (a)battre facilement. Si les coups de burin du sculpteur donnent forme à la matière, Benoît Travers s’attaque à la forme existante, la déforme, l’informe. Le geste, simple, unique, répétitif, vain dira-t-on peut-être, opère une métamorphose inverse à celle du sculpteur. L’objectif cependant n’est pas de briser mais d’ébrécher. Ébrécher volontairement, rigoureusement, continuellement jusqu’à la limite de la destruction. D’un geste maladroit faire un geste délibéré, maîtrisé. D’un geste destructeur faire un geste créateur. »
Clara Muller
Benoit Travers métamorphose l’objet ordinaire. D’un geste unique il le mutile. Progressivement, l’origine de l’objet s’altère. L’objet perd son objet. Des œuvres aux contours flous se dessinent, un dispositif radical se construit. Machinalement, l’artiste actionne une opération soustractive de l’œuvre. Il invoque la présence conceptuelle et poétique de la pensée du philosophe L.Wittgenstein, pour qui l’homme n’est pas un être de la pensée mais de l’expérimentation. Et c’est en ce sens, que les œuvres de l’artiste deviennent le langage de l’action, son avoir lieu…
Mya Finbow
Lire article complet dans Point Contemporain #21 + Voir acquisition par le Fond de dotation Katapult
Ébrèchements brûlants | 2017 | Tirage photographique sur acier galvanisé et martelée